On pourrait, dans un registre plutôt trivial je vous le concède, affirmer que l’objectif d’une recherche généalogique est souvent de « boucher les trous » : ajouter un prénom et un nom sur une feuille de l’arbre, mettre une date dans une case et un lieu dans celle d’à côté…
Mais voilà, le généalogiste doit faire face à bien des adversités, et parfois, ce sont ses sources elles-mêmes qui le trahissent !
Des actes à trous… poil à gratter généalogique 😉
Des actes à trous…
Quand les outrages du temps ont épargné ces précieux registres paroissiaux parvenus jusqu’à nous, ce sont les officiants, curés et autres vicaires, qui ont consciencieusement…. omis les toutes aussi précieuses informations qui auraient permis au généalogiste de boucher les trous.
Vous vous souvenez sans doute de mes mariés de 3… et 2… ans ! Voici d’autres actes « à trous », qui feraient donc la joie de tout généalogiste.
Un acte de baptême… anonyme !
1. le 20 may 1664
2. fut baptise fils de et de
3. ses pere et mere le parrain Jean Massar
4. tonnelier de la paroisse de Serigni et la mareine
5. fille de Chartier Sr ecuier de Sainct pierre de
6. bellesme
Un florilège d’actes de sépultures à trous…
Normal me direz-vous ! 😉
L’avantage, c’est que s’il vous manque dans l’Orne au tournant du XVIIIe siècle le décès d’un Julien, d’une femme ou encore d’une veuve prénommée Marguerite et âgée de soixante-seize ans (ou environ, cela va sans l’écrire), il vous suffit de vous munir de votre plus belle plume et de…
Ah ! Que dis-je. Aucun généalogiste n’oserait créer de fausses preuves pour son ascendance, non ?!
Enfin, nous avons là un sujet qui va alimenter la drôle de relation des généalogistes avec les curés d’antan, que j’évoquais dans un précédent billet.
L’art de boucher les trous
La Révolution française est un autre poil à gratter du généalogiste, du fait des officiers d’état civil souvent peu lettrés auxquels a été alors confiée la tenue des registres d’état civil.
Voici toutefois les œuvres d’un de ces dits officiers d’état civil, qui devrait peut-être réconcilier les généalogistes avec cette période troublée… ou peut-être pas. Car le brave homme avait apparemment – tout comme la nature si l’on en croit le fameux adage cartésien – horreur du vide, voyez vous-même :
L’acte de décès de Jeanne MARSALEIX, en date du 22 décembre 1807, nous apprend donc :
- profession de… femme. Une profession exercée par à peu près la moitié de l’humanité. Mais si.
- née à… on l’ignore. Sans doute une commune de Corrèze disparue, mais… on l’ignore !
- fille de Guilhaume et de… On l’ignore, un nom de famille qui est a priori un toponyme originaire de la commune sus-citée.
Alors, heureux, le généalogiste ? 🙂
La citation
« On ne peut remplir que ce qui est vide. »
Jean-Marie Adé Adiaffi, La carte d’identité (1980)
Ping : Détente, humour et généalogie | Pearltrees
Ping : Humour | Pearltrees