
Par tradition ou du fait de son caractère symbolique, de nombreux quotidiens accompagnent la bascule d’une année à une année nouvelle par un édito, un commentaire, des souhaits… qui reflètent évidemment la ligne éditoriale et la couleur politique du journal, mais aussi tout simplement l’époque.
Le passage de 1912 à 1913 n’a pas échappé à cette règle. Florilège…
De 1912 à 1913 : petit florilège de commentaires d’alors
J’aime lire ces journaux d’alors, qui nous invitent dans cette Belle Époque finissante. Je savoure leur ton inimitable, empreint de morale et d’une nostalgique poésie. J’apprécie les saillies des éditorialistes et journalistes d’alors, quelque peu ronflantes, ampoulées, grandiloquentes, parfois même lénifiantes, leur utilisation de mots aujourd’hui « interdits » ou désuets, comme « race », « patrie », « drapeau »… mélange de lucidité et de cécité. Morceaux choisis :
Le « Journal Républicain Quotidien » L’Ouest-Éclair du 1er janvier 1913 jette un regard indulgent sur l’année écoulée, titrant même en une L’année finit bien
:
Encore qu’une crise extérieure singulièrement inquiétante en ait assombri le déclin et que l’héritage qu’elle nous transmet soit, à cet égard, grevé d’une lourde hypothèque, nous ne médirons pas de l’année qui vient de finir.
Les difficultés, les préoccupations, l’incertitude du lendemain, la nécessité qui impose, à chaque jour et à chaque heure, de prévoir l’obstacle et de s’en rendre maître, c’est la loi de la vie. Il n’y a pas d’homme qui puisse s’y soustraire, pas de nation qui puisse, si elle la transgresse, se flatter de ne point décroître. Tout le long du chemin, nous nous heurtons à des barrières qu’il faut renverser, des forces ennemies dont il faut briser la résistance. Et notre vie n’a de valeur, elle n’a de chances d’utilité et de fécondité que dans la mesure où nous avons su lutter contre ces forces et réussi à en triompher.
Si donc nous voulons juger de l’état de la France à la fin de 1912, la question que nous nous poserons ne sera pas de savoir si elle a coulé des jours faciles, mais si, dans les jours difficiles, elle a témoigné d’un tempérament suffisamment robuste et d’un heureux équilibre moral.
L’Aurore du 1er janvier 1913 ose la métaphore écolière pour saluer l’année nouvelle :
La page blanche, c’est l’année nouvelle… Et nous, nous sommes comme l’écolier : quand il a noirci son pauvre feuillet, plein de taches et de ratures, où de gros traits rouges marquent chacune de ses fautes, de ses erreurs, il faut, pour qu’il puisse mieux faire et recommencer le devoir, qu’une page nouvelle soit tournée devant lui. Et de la voir si blanche, si vierge, il reprend courage…
L’Humanité du 1er janvier 1913 exige des étrennes… revendicatives ! Sous forme d’attaques personnelles qui aujourd’hui feraient toutes à n’en pas douter l’objet de procès en diffamation.
1912-1913 : d’autres regards dans les quotidiens de l’époque
Le Gaulois évoque Une Messe du Jour de l’An sous Louis XV.
Le Figaro d’alors filait sans doute un mauvais coton… ou avait la gueule de bois !
- Le quotidien publie le 31 décembre 1912 un Conte pour le dernier jour de l’an, où il est question… de la fin du monde !
- Le 2 janvier 1913, l’éditorial en une titre
Ames de fêtes
et commence par ces mots :Le 2 janvier est un jour lamentable
. […]Le jour de l’an ! Il y a quelque chose de plat, de précaire, de pauvre dans la sonorité de ces mots…
[…]On apprend vite que nulle date n’est assez puissante pour créer un bonheur nouveau
.
Cartes de Vœux de 1913
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Remarquez sur la Carte Postale Ancienne au centre l’étrange anse du panier d’osier, passée autour du cou du jeune homme à la moustache !
Calendriers de 1913
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Le bel objet ancien sur l’image de droite est un calendrier en aluminium couvrant les années 1913 à 1934, fabriqué par les usines Bessonneau (Angers, Maine-et-Loire).
La citation… prophétique ?
Ah ! 1913 ne peut être encore, sans doute, l’an premier de l’ère promise, de l’ère sans violence, l’aurore des temps espérée. Il peut être, il sera du moins, le commencement d’une fin.
Parmi les choses qui vont finir, soyons les hommes qui servent et préparent celles qui commencent. Ainsi, quoi qu’il en soit, cette année sera pour nous, qui la voulons ainsi, une bonne année.
Paul Richard en une du journal L’Aurore, 01/01/1913, consultable dans Gallica
Vers l’éphéméride de janvier 1913 =>
J AI RETROUVE UN CALENDRIER BESSONNEAU
QUELLE VALEUR CELA PEUT IL AVOIR?
MON CALENDRIER PART DE 1911 A1931
Bonjour,
Je ne suis pas spécialiste de ce genre d’objet et n’en ai pas trouvé en vente sur Internet.
Ne souhaitant pas vous donner de mauvais renseignement, je vous invite plutôt à consulter un brocanteur ou un commissaire-priseur.
Bien à vous,