Le numéro 200 de la Revue française de généalogie, « RFG » pour les intimes, vient de paraître. Disponible dans toutes les bonnes librairies et maisons de la presse, ainsi que sur le site de la revue et en téléchargement sur le site du diffuseur Relay.
Il inclut un dossier « spécial n° 200 », dans lequel des généalogistes blogueurs – dont vos serviteurs 🙂 – ont partagé leurs astuces et méthodes pour être plus efficaces dans les recherches généalogiques.
Nous remercions vivement Charles, rédacteur en chef de la revue, pour sa sympathique invitation, et sommes heureux d’avoir apporté notre petite contribution à ce numéro de la revue… symbolique !
Avec méthode : Astuces de généalogistes
Voici un aperçu du contenu de ce dossier « spécial n° 200 ».
NB : pour en découvrir les contributeurs, survolez leur prénom pour obtenir quelques informations, puis cliquez pour accéder à leur blog. Ils et elles sont tous des acteurs de la blogosphère généalogique qui nous suivons et apprécions, et nous vous invitons à faire de même !
- Isabelle vous invite, pour organiser vos recherches, à vous concentrer sur un sujet et préparer une fiche de recherche. En complément, Sophie précise qu’elle privilégie une branche ou une commune, et Raphaël décrit la tenue de son journal de recherches.
- Si vos démarches vous amènent à vous rendre en salle de lecture, les conseils éclairés de Maïwenn vous aideront à bien préparer une journée de recherche aux Archives.
- Pour gérer ensuite les documents trouvés en ligne ou en salle, Sophie propose sa méthode de nommage des fichiers et d’organisation de ses dossiers informatiques. Jordi et Isabelle partagent aussi leurs pratiques, quelque peu différentes !
- Vient le moment d’exploiter ces documents. Là, ce sont Tatiana & Renan qui vous suggèrent quelques pistes pour choisir les bonnes informations !
- Enfin, comme une invitation à la généalogie 2.0, Clément et Jordi échangent autour des moyens qui sont à la disposition du généalogiste pour travailler en mobilité, et emmener partout avec soi ses précieuses données, son arbre généalogique.
Une des grandes richesses que j’ai trouvées dans ce dossier, outre la diversité et la complémentarité des sujets abordés, est la pluralité des points de vue exprimés. Je pense ainsi que grâce à ces témoignages très divers, qui échappent à toute pensée unique, chacun peut trouver matière à modifier – ou conforter – son organisation et sa méthodologie personnelle, et éviter aussi certains écueils qui peuvent priver un(e) généalogiste du plaisir de sa passion, voire l’amener à abandonner…
Le dossier est complété par des contributeurs plus « habituels » de la revue : Pierre-Valéry Archassal (gestion des photos numériques d’actes) et Jean-Yves Baxter (la sauvegarde des données, un sujet sensible que nous proposions comme première bonne résolution généalogique pour 2012).
Astuces de généalogistes : choisir les bonnes informations (suite)
Dans notre contribution au dossier de la RFG, nous confessons une bien curieuse affection : une boulimie d’informations. Nous y décrivons notre démarche de traitement des documents glanés lors des recherches : dépouillement, saisie dans notre logiciel de généalogie (sans oublier les sources)… Une pratique pas très « fun » mais plutôt carrée et rigoureuse, mais qui m’a apporté bien des satisfactions, dont de nombreux déblocages. Le fil qui nous relie à nos ancêtres peut être bien ténu, parfois un unique petit indice, comme un lieu concernant un témoin en apparence sans lien avec la famille, mentionné dans le nième acte dépouillé après une journée de recherches.
Dans l’article, nous abordons essentiellement l’exploitation d’un acte, alors voici pour vous quelques pistes pour aller plus loin, issues de ma pratique quotidienne de la généalogie.
Saisir un maximum d’informations !
C’est le cœur de notre témoignage dans l’article de la RFG et mon principal conseil, que je me devais donc de réitérer ici. L’idéal est pour moi la saisie directement dans le logiciel de généalogie. Cette saisie concerne les informations contenues dans les actes, sans en omettre aucune (les lieux de résidence par exemple), mais aussi les informations glanés dans les recensements, fiches des registres matricules, actes notariés, journaux, les diplômes et médailles…
Certaines données vous seront utiles pour des recherches futures (même si vous ne le savez pas encore ;-)), d’autres ne vous serviront peut-être pas dans vos enquêtes généalogiques, mais pour reconstituer le fil de la vie de vos ancêtres et mieux les connaître.
Pour la saisie dans mon logiciel de généalogie, j’utilise les champs de saisie proposés, qui permettent de mieux structurer les données et ainsi de les exploiter plus facilement par la suite (extractions et listes, recherches dans la base…). Je crée notamment de nombreux évènements pour lesquels on peut préciser dans des zones de saisie déjà prévues à cet effet la nature, la date, le lieu…
Pour les données moins structurées (absence de date ou de lieu), j’utilise les notes que l’on peut rajouter sur les évènements ou les individus.
Notez que le seul inconvénient de cette méthode – et n’étant pas mineur, il faut en être bien conscient – tient à la fois aux limites de la norme Gedcom et à sa gestion approximative par la plupart des logiciels de généalogie, qui utilisent souvent des formats dits « propriétaires » (spécifiques donc) pour gérer la base de données. Ainsi, lorsque vous réaliserez un export de votre généalogie au format Gedcom, il est fort probable qu’une partie des données saisies ne soit pas prise en compte. Cela sera notamment le cas si vous avez créé de nouveaux types de champs (ou « tags »). Cet inconvénient reste mineur si vous êtes satisfait(e) de votre logiciel et ne comptez pas en changer.
Vérifier régulièrement qualité de ses données généalogiques
Au fil de saisie, quels que soient la rigueur et le soin qu’on lui porte, se glissent erreurs, coquilles, variations, redondances… Je pratique donc une vérification régulière de la qualité de mes données. Je ne me suis pas fixé de calendrier, mais déclenche cette vérification en fonction de l’augmentation du nombre d’individus dans ma base.
Pour cette opération, là encore j’exploite au maximum les possibilités de mon logiciel de généalogie. Je vérifie notamment, à partir des listes et des tables disponibles :
- les dates pour correction des erreurs (ex. « 0786 » a de grandes chances d’être en fait « 1786 ») ;
- les lieux pour correction des saisies partielles ou erronées (j’essaie de respecter le format « lieu ; code ; région ; pays ») ;
- les prénoms, là encore pour corriger les erreurs, mais aussi – comme mon logiciel le permet – pour déclarer les équivalences ou variantes (ex. pour « Anthoine » et « Antoine »), car je respecte toujours lors de mes saisies l’orthographe de l’époque, qui peut être fantaisiste parfois (…) et rendre moins efficaces les recherches ultérieures des porteurs du prénom concerné dans ma base de données ;
- les noms, avec les mêmes objectifs que les prénoms mais encore plus d’attention notamment concernant la déclaration des variantes (« YVON », « IVON », « HIVON », « HYVON »…), car le nom de famille est le critère que j’utilise le plus souvent pour rechercher un individu.
Anticiper le classement des documents papier
Je n’aborderai pas la méthode de classement des documents, sur laquelle certains de mes collègues généalogistes (et archivistes) sont bien plus experts. Le seul conseil que je donnerai – et que j’essaie de mettre en pratique moi-même – est d’anticiper ce classement futur dès la prise de notes manuelle. Rien de plus désagréable en effet que de retrouver une page de notes orpheline, numérotée « 3 » mais sans référence de lieu, de cote de registre ou de table… Bref, des heures de « travail » à jeter.
Je prends donc soin de stipuler sur chaque feuille le lieu (localité, département actuel) et le registre concerné (sinon la cote, du moins le type de registre et ses dates extrêmes), et de le faire sur chaque page en y ajoutant une numérotation et à la fin de mes recherches le nombre de pages (ex. « 2/4) ». Et pour une éventuelle réutilisation future, j’essaie de noter sur chaque acte consulté son numéro de vue dans les registres numérisés des AD en ligne.
Une alternative serait d’utiliser des cahiers plutôt que des feuilles volantes, mais là encore, noter les références est indispensable.
L’anti-citation… ou plutôt, une question !
J’aurais pu vous citer cette anti-citation généalogique – affirmation pour moi totalement fausse en généalogie – mais je préfère vous poser la question :
Et vous, quelles astuces, pratiques efficaces ou simplement témoignages
souhaiteriez-vous partager avec nos lecteurs généalogistes ?