Lorsqu’en 1882 la III^ème République rend l’enseignement primaire obligatoire, la loi – sans même en faire mention – « invente » de facto les grandes vacances scolaires de la période estivale.

Nos écoliers de la Belle Époque, qu’ont-ils fait cet été 1912 ?

14 juillet 1912 : début des grandes vacances scolaires

En 1912, pour la première fois les grandes vacances débutent mi-juillet.

Les grandes vacances scolaires ont été jusqu’à la première moitié du XX^e siècle liées aux activités agricoles. Elles s’étalaient donc de début août – le 1^er août exactement depuis 1891 – à fin septembre, période correspondant aux moissons, aux vendanges et autres récoltes. Comme l’écrit joliment Bastien Bonnefous dans un article sur les rythmes scolaires : Ce qui s’appelle mettre la charrue avant le porte-plume.
Certains historiens voient aussi dans les grandes vacances la traduction des habitudes de la noblesse, qui prenait à la belle saison ses quartiers d’été à la campagne.

Il faudra attendre 1959 pour que le premier jour des grandes vacances soit avancé à début juillet, et leur fin à mi-septembre. La Circulaire du 19 septembre 1960 fixant le calendrier scolaire de l’année 1960/1961 précise toutefois que des autorisations d’absence entre les 15 et 30 septembre peuvent être accordées par l’Inspecteur d’académie sur demande des personnes responsables, aux enfants ayant au moins douze ans qui sont occupés aux travaux agricoles (loi du 28 mars 1882 de Jules FERRY, art. 5), notamment dans les départements.
Le calendrier scolaire continuera ensuite à être l’objet d’un débat permanent, tiraillé entre objectifs pédagogiques et intérêts économiques et touristiques.

Mais déjà en 1912, tous les enfants ne travaillent pas aux champs…

Été 1912 : les jolies colonies de vacances

Au début du XX^e siècle, le séjour en colonie de vacances est reconnu pour son action d’hygiène préventive et ses vertus pédagogiques pour les enfants. Elle est la « première ligne de défense contre la tuberculose », « véritable croisade de paix et de rédemption », « œuvre patriotique et humanitaire … de salut public et d’intérêt général », « remède au dépérissement de la race », « meilleure arme de guerre contre l’accroissement du prolétariat dégénéré ». Éloigné des miasmes de la ville industrielle, l’enfant découvre les bienfaits de l’air, de l’eau et du soleil, par un séjour de trois à quatre semaines sur le littoral, à la campagne ou à la montagne, encadré par les nouveaux espaces socialisés de la colonie. L’objectif est « d’éloigner pour un temps les jeunes écoliers de l’air peu sain de nos agglomérations et de développer chez eux le goût de la nature par le spectacle changeant que celle-ci offre chaque jour à leurs yeux émerveillés » (Municipalité de Montreuil-sur-Seine, 1919)
[source In Situ n° 9]

Colonies de vacances en 1912

Les Pavillons-sous-Bois (département de la Seine) pour les petits Parisiens, Quiry-Folleville (Quiry-le-Sec, Somme), Jambles (Saône-et-Loire), le lac Léman…

Les documents présentés ci-dessous sont des Cartes Postales Anciennes, véritables témoignages d’époque (« CPA » chinées pour la plupart sur le site pour collectionneurs Delcampe).

Carte Postale Ancienne | Pavillons-sous-Bois (Seine) - Colonie des Enfants de la Villette
Quiry-Folleville (Somme) - Colonies Amiénoises de Vacances - Août 1912 - Toilette matinale	Quiry-Folleville (Somme) - Colonies Amiénoises de Vacances - Août 1912 - la Faloise
Jambles (Saône-et-Loire) - Colonie de Vacances 1912	Jambles (Saône-et-Loire) - Colonie de Vacances 1912
La Colonie de Vacances du "Chantier" - Aux Bords du Lac Léman - Août 1912	Cercle Amical du Cher et de l'Indre - Retour de vacances dans le Berry - 23 Septembre 1912

Été 1912 : l’école en vacances

En 1912 déjà, certains jeunes ne sont ni aux champs, ni « aux colonies » ;-), mais en cours !

Carte Postale Ancienne | Lyon (Rhône) - Cours de Vacances 1912. - L'ECOLE NOUVELLE

Le texte de loi de l’été… Au travail les enfants !

Art.L. 4153-3. – Les dispositions de l’article L. 4153-1 ne font pas obstacle à ce que les mineurs de plus de quatorze ans soient autorisés pendant leurs vacances scolaires à exercer des travaux adaptés à leur âge, à condition de leur assurer un repos effectif d’une durée au moins égale à la moitié de chaque période de congés.

Code de l’éducation, à jour au 31 août 2009, Livre III, Titre III, Chapitre I^er, section 2

• Éphéméride de Juillet 1912 (en France & les J.O. de Stockholm).
• Été 1912 : des festivités pour les grands (1ère partie)
• Été 1912 : des festivités pour les grands (2ème partie) – Gymnastique
• Été 1912 : des festivités pour les grands (3ème partie) – Aviation