Une définition de la généalogie au XVIIIe siècle

La Généalogie - gravure XVIIIe siècle

Je vous ai déjà fait part sur ce blog d’une définition toute personnelle de la généalogie. Découvrons aujourd’hui la définition que donne de la généalogie un auteur du XVIIIe siècle.
J’ai trouvé ce document sur eBay, chez un marchand qui fait partie de ceux qui dépouillent des ouvrages anciens pour les revendre en morceaux – et que des clients, comme moi qui ai craqué sur la gravure ancienne :-(, confortent malheureusement par leurs achats dans ces pratiques peu respectueuses de notre patrimoine. Et je ne connais donc ni le titre de l’ouvrage – a priori encyclopédique, et multilingue – dont cette définition est extraite, ni son auteur.

Les contemporains de cet « article » ont sans aucun doute dû juger cet écrit de piètre qualité. Le rédacteur y étale un style des plus approximatifs et truffé de répétitions ; le typographe devait être fâché avec les accents. Et ledit auteur enfonce consciencieusement toutes les portes ouvertes qui se présentent à lui.

Malgré tout, ce document historique reste digne d’intérêt car nous y découvrons :

  • un juste reflet de la vision de la généalogie au XVIIIe siècle : un outil pour l’historien, un intérêt, notamment successoral, pour les familles nobles, un moyen d’éviter les mariages entre parents proches…
    et surtout, une discipline alors classée parmi les sciences ;
  • le soi-disant inventeur de la généalogie… je vais creuser le sujet ! 😉
    Il faut souligner qu’il s’agit d’un citoyen romain, ce qui est peu surprenant puisque l’on peut faire remonter les origines de la métaphore végétale employée pour évoquer l’arbre généalogique justement à la Rome antique ;
  • quelques termes tombés en désuétude, comme le « parentage » qu’Émile Littré définit ainsi : « union par les liens du sang ou par les alliances de famille » ;
  • et en conclusion, les qualités requises pour faire un bon généalogiste, que je vous laisse découvrir…

La Genealogie.

Définition de la Généalogie - XVIIIe siècle

Il n’est pas possible de faire de sûrs progrès dans l’histoire, si l’on ne connoit pas les personnes & les familles principales, qui sont les plus remarquables dans l’histoire. C’est pourquoi on a toujours regardé avec raison la Généalogie comme une science, qui donne de grands éclaircissements à l’histoire. Du tems de la République des Romains le célèbre Atticus fut l’inventeur de la Généalogie, ou du moins il la cultiva & l’augmenta.

Pour dresser un arbre de Généalogie ou registre de générations, on se sert de certaines lignes, d’après lesquelles on détermine les degrés de parentage. Ces lignes sont en partie ascendantes ou droites, en partie descendantes & en partie collatérales.
On comprend dans la ligne ascendante le pere & le beau pere, la mere & la belle mere, le grand pere & la grand mere, le bisayeul & la bisayeule, l’Ayeul du pere de l’ayeul & l’ayeule de la mere de l’ayeule, le trisayeul & la trisayeule. On donne le nom d’ancêtres à ceux qui remontent plus haut.

[… NDLR, je vous épargne les descriptions tout aussi détaillées et soporifiques des lignes descendantes et collatérales]

L’exacte determination des familles & de leurs origines est fort interessante pour l’histoire en général, & en particulier pour les affaires, qui arrivent souvent pendant la vie. Par la Généalogie on apprend à connoître les changements qui sont arrivés dans les familles, les successions au trône, ainsi que l’âge & l’extinction des familles. Par la Généalogie la noblesse surtout prouve ses quartiers pour être recuë dans les Chapitres, dans des Ordres de Chevaliers, & dans d’autres fondations, qui ont été faites pour la conserver.

Par la Généalogie chaque grande Maison apprend les droits qu’elle a sur des héritages & sur d’autres biens meubles & immeubles, qui lui sont dévolus. On ne peut pas même conclure aucun mariage, ou il ne peut être valable, avant qu’on sache si la fiancée & le fiancé sont, ou ne sont point proches parents, parceque selon les loix divines & civiles il arrive des cas, où le mariage ne peut être permis à cause du proche parentage.

Celui qui veut se distinguer dans l’étude de la Généalogie, doit savoir plusieurs langues, connoître les antiques, savoir l’histoire radicalement & examiner avec la plus grande sagacité tout ce qui est arrivé.

Possédez-vous les qualités requises pour « se distinguer dans l’étude de la Généalogie » ? 😉

La citation

Si nommer en son parentage
Une longue suite d’aïeux,
Que la gloire a mis dans les cieux,
Est réputé grand avantage

Malherbe, l’œuvre sur Gallica

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2 réponses à Une définition de la généalogie au XVIIIe siècle

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