C’était il y a cent ans : de 1913 à 1914…

Carte Postale Ancienne - Bonne Année 1914

 

Au tournant de 1914, aucun observateur ne se doute alors du péril à venir…

1913 – 1914 : bilan et perspectives

L'Ouest-Eclair, une du 1er janvier 1914

Le Figaro baptisait, en une du 31 décembre, 1913 comme l’année balkanique. Et le journaliste ajoutait : La paix n’a-t-elle pas laissé derrière elle des germes de discorde qui permettent à l’observateur de la juger mal assise et boiteuse, une simple trêve, précaire ?

Pertinente question !

Comme toujours, les commentateurs de l’époque expriment dans leurs éditoriaux leur sensibilité politique mais aussi personnelle – Le Figaro offre d’ailleurs dans son supplément du 31 décembre un propos de fin d’année non dénué d’humour, qui oppose Le Pessimiste et l’Optimiste.

La palme du pessimisme revient sans aucun doute au poétique et emphatique éditorial du journal La Croix du 1er janvier 1914 :

Au moment où nous écrivons cet article, l’année 1913 touche à sa dernière heure. Et cette heure dernière est morne, froide, infiniment triste.
Le ciel est bas, d’un gris jaunâtre. Il fait un temps de gel mouillé.
Voyez, la neige tombe et la terre est glacée.
Une mélancolie transie suinte de toutes parts. La tristesse des choses aussi bien que de l’heure envahit l’âme et l’oppresse.
On voudrait, pour échapper à cette oppression, s’égayer des bons moments qui ont ensoleillé l’an qui se meurt. On les cherche, on en trouve. Il y a quelques beaux rayons mais que d’ombres les estompent ou les éteignent.

À l’opposé, un certain optimisme s’affiche en une de L’Ouest-Eclair du 1er janvier 1914 :

On peut dire, si surtout on l’examine d’un peu haut et dans son ensemble, que l’année qui vient de finir a été bonne pour la France.
Elle s’était ouverte au milieu des inquiétudes d’une crise internationale dont nul ne pouvait assurer qu’elle ne se dénouerait point par un conflit européen. Cette redoutable épreuve a été épargnée.
[…]
Tout danger n’a pas disparu. L’établissement du nouvel équilibre oriental n’ira pas sans difficultés, ni complications. […] Mais c’est cependant une garantie appréciable du maintien de la paix que le désir qui semble animer les puissances de ne faire la guerre qu’à la toute dernière extrémité et sous la pression d’une  nécessité absolue.
À la fin de 1912, M. Poincaré, alors président du Conseil, définissait ainsi […] les dispositions morales de notre pays « La France, disait-il, ne désire pas la guerre, mais elle ne la craint pas. » […] Un France forte, bien armée et bien unie, c’est, à l’heure actuelle, l’une des conditions essentielles, et peut-être la plus efficace, de la paix du monde.

La Croix, 1er janvier 1914 - une - Des rayons et des ombres Carte Postale Ancienne - Bonne Année 1914 Le Petit Parisien - une du 2 janvier 1914 - Une Année de Paix

Aussi à la une des quotidien de ces premiers jours de 1914…

Les journaux évoquent le retour de La Joconde, retrouvée deux ans et demi après sa mystérieuse disparition, la tempête dans l’ouest, et aussi le jour de l’an à l’Élysée.

En une du 2 janvier, le journaliste de L’Humanité, un brin moqueur, dit du président Poincaré qu’il ne déteste pas la mise en scène, les salamalecs officiels et les représentations protocolaires, et a pu hier s’en donner à cœur joie.

Almanach des Postes et des Télégraphes, 1914 Le Petit Journal, supplément illustré du dimanche 28 décembre 1913
Carte Postale Ancienne - Bonne Année 1914 Carte Postale Ancienne - Bonne Année 1914

Un vœu pour 1914… et 2014 !

UNE ANNÉE DE PAIX

Ce qu’on peut souhaiter de mieux, au début de cette année qui s’ouvre, pour l’Europe et pour le monde, c’est douze mois de paix.

Le Petit Parisien, une du 2 janvier 1914

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